Cette année, le calendrier liturgique semble s’être emballé et à peine avons nous rangé la crèche, nous voici déjà au mercredi des cendres… Je vous rassure, cela n’a rien à voir avec le dérèglement climatique ; c’est simplement le cycle lunaire qui fait que Pâques tombera très tôt cette année. Toujours est-il que nous entrons déjà en carême et pendant quarante jours nous allons nous préparer à célébrer le grand mystère de la mort et de la résurrection de Jésus.
Mais il ne faut pas nous méprendre sur le sens de ces quarante jours que nous vivons chaque année. Il ne s’agit pas de s’imposer un peu d’ascèse afin de vivre mieux, comme on fait un « dry january » (janvier sans alcool) pour perdre un peu de poids ou bien un quart d’heure de méditation quotidienne pour avoir l’esprit plus clair. Ces exercices sont sans doute très profitables mais ils ont un défaut : ils nous laissent seuls avec nous-mêmes. Or le carême consiste d’abord et avant tout à suivre Jésus, à être avec Lui, afin de passer avec Lui de la mort à la Vie. La prière, le jeûne et l’aumône que nous nous efforçons de vivre pendant le carême ont d’abord pour objectif d’être avec Jésus.
La prière pour nous, ce n’est pas un exercice de méditation sur nous-mêmes, c’est une rencontre avec Jésus, un dialogue avec Lui. Pendant ce carême, nous mettrons particulièrement l’accent sur la prière : le Chemin de Prière auquel vous pouvez vous inscrire, nous aidera pendant 3 semaines à prier chaque jour en nous mettant à l’écoute de la Parole de Dieu.
Le jeûne, ce n’est pas d’abord un exercice sur nous-mêmes comme pour discipliner notre corps ; mais il s’agit de suivre Jésus qui jeûna pendant quarante jours au désert. Il s’agit comme Lui d’éprouver cette faim qui nous rappelle que nous dépendons entièrement de Dieu, que nous ne pouvons vivre sans lui, que nos richesses matérielles sont trompeuses si elles nous entretiennent dans l’illusion d’une fausse sécurité. Notre vie est dans les mains de Dieu. Nous vivrons le jeûne, personnellement chez nous bien sûr, mais aussi communautairement tous les vendredis à l’église du Haillan.
L’aumône ne consiste pas d’abord à satisfaire à une obligation morale ; là encore, le partage nous conduit à ressembler un peu plus à Jésus, à le suivre. Donner ce que nous avons à ceux qui n’ont rien, c’est un pas de plus vers l’horizon où Jésus nous entraîne : il s’agit d’apprendre à donner notre vie… Les collectes de produits de première nécessité au début de chaque messe dominicale seront pour nous une manière de pratiquer l’aumône ensemble.
Ce carême, je vous invite à le vivre avec Lui. Comme l’écrit le pape François, « la foi chrétienne est soit une rencontre avec Jésus vivant, soit elle n’existe pas ! ». Tout ce que nous vivons en Église doit conduire à cela : rencontrer le Christ vivant !
Pierre-Alain LEJEUNE
