Comme chaque année, nous étions invités en cette quatrième semaine du temps pascal à prier pour les vocations dans l’Église. Et ce mercredi 1er mai, notre évêque nous appelle à participer au pèlerinage des familles pour les vocations (voir annonce). Que signifie prier pour les vocations ? Trop souvent nous comprenons cette prière uniquement comme une sorte de doléance présentée à Dieu pour qu’il nous donne des prêtres… Pour élargir notre angle de vue, je voudrais apporter trois précisions.
La première est que nous sommes tous appelés par Dieu, sans aucune exception ; tous, de par notre baptême, nous avons une vocation ; tous, nous sommes invités à répondre à l’appel de Dieu car, tous, nous sommes aimés et l’amour appelle toujours. Prier pour les vocations, c’est d’abord commencer par écouter où Dieu m’appelle, quel que soit mon âge ou ma situation de vie, c’est chercher à répondre à Sa volonté, à ne plus me déterminer uniquement selon mon bon vouloir ou l’humeur du moment. Prier pour les vocations ne consiste pas seulement à prier pour celles des autres ; c’est aussi me laisser questionner profondément sur la vie à laquelle Dieu m’appelle chaque jour.
Dans le même esprit, aider des jeunes à trouver leur vocation, c’est les aider à grandir en liberté, à ouvrir leurs oreilles à une autre voix et leurs yeux à un horizon plus vaste. Il y a si peu de jeunes qui se déterminent vraiment librement dans leur choix de vie, si peu qui savent ne pas suivre les rails sur lesquels notre monde veut les placer avant même qu’ils ne s’en rendent compte. Dieu seul sait où et comment chacun de nous donnera le meilleur de lui-même, où la vie s’épanouira le plus généreusement pour lui. A nous d’aider les jeunes à avoir des oreilles assez libres pour entendre cette voix et pour y répondre.
Troisième point : il nous faut prier pour que des jeunes entendent et répondent à l’appel spécifique de la vie religieuse ou de la prêtrise. Parce que notre Église a besoin de telles vocations et parce qu’elles disent quelque chose d’essentiel à notre monde : Dieu peut réellement combler une vie. Mais ces vocations-là ne peuvent naître que dans des communautés chrétiennes qui vivent et communiquent la joie de vivre de Dieu. C’est Dieu qui appelle, certes, mais ce sont les communautés chrétiennes qui se font le relai de cet appel lorsqu’elles savent donner envie de se mettre à la suite de Jésus Christ. De futurs prêtres, religieux, religieuses se lèveront-ils dans notre paroisse des Jalles ? Cela dépend aussi de notre amour de Dieu et de son Église. Cela dépend de notre manière de parler des prêtres et des religieux. Croyons-nous vraiment que cette vie mérite d’être vécue ? Pour ma part, je ne cesse de le dire : cette vie de prêtre est si belle que, pour rien au monde, je n’aurais désiré une autre vie. Je vous invite à prier pour que des jeunes aient l’audace de désirer une telle vie.
Pierre-Alain Lejeune
