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L’édito n° 654 : Aide active à mourir : parlons-en !

Publié le 12 avril 2024

Le projet de loi sur la fin de vie visant à ouvrir la possibilité « d’une aide active à mourir » dont nous entendons parler depuis longtemps a été présenté cette semaine en Conseil des ministres et devrait être discuté au parlement avant l’été. Hasard du calendrier, le début du processus législatif coïncide avec la publication par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi d’un texte majeur, signé par le pape François, qui est comme le résumé de son pontificat abordé sous le prisme de la dignité humaine.

Dans ce texte très important, le dicastère aborde frontalement des enjeux majeurs de notre culture qui sont autant d’atteintes potentielles à l’inviolabilité et à la dignité intrinsèque de l’être humain, parmi lesquels la pauvreté, la guerre, l’exploitation des migrants, l’avortement, la théorie du genre ou encore l’euthanasie.

Sur ce point, le document trace une ligne assez claire qui est la position stable de l’Église : d’une part « Il est certain que la dignité de la personne malade dans un état critique ou terminal exige de chacun les efforts appropriés et nécessaires pour soulager ses souffrances par des soins palliatifs appropriés et en évitant tout acharnement thérapeutique ou toute intervention disproportionnée. » et d’autre part  « il n’y a pas de conditions sans lesquelles la vie humaine cesse d’être digne et peut donc être supprimée : « la vie a la même dignité et la même valeur pour tous : le respect de la vie de l’autre est le même que celui que l’on doit à sa propre existence ». Aider la personne suicidaire à mettre fin à ses jours est donc une atteinte objective à la dignité de la personne qui le demande, même s’il s’agit de réaliser son souhait ». Ni acharnement thérapeutique, ni aide active à mourir.

Ce n’est pas la première fois que nous voyons être promue par la loi une pratique radicalement opposée à ce qu’enseigne l’Église sur la valeur et la dignité de la personne humaine, mais ce processus de sécularisation semble s’accélérer ces dernières années et peut nous placer, nous chrétiens, dans la situation inconfortable de ne plus savoir comment nous situer. C’est pourquoi, avec le Conseil Pastoral et l’EAP, il nous a semblé important que notre paroisse soit aussi un lieu dans lequel nous pouvons discuter ensemble de ces sujets dans un climat d’écoute fraternelle et de recherche de la vérité. Nous avons mené cette expérience en Conseil pastoral sur le sujet de la réforme constitutionnelle visant à consacrer la liberté de recourir à l’avortement, et nous avons pu observer les fruits d’une telle démarche : grandir dans l’écoute mutuelle et l’accueil de l’autre, mieux comprendre les différentes opinions, mieux accueillir l’enseignement de l’Église et s’approcher ensemble de la vérité.

Nous vous proposons de répliquer cette expérience mais au niveau de la paroisse en vous conviant à une assemblée paroissiale destinée à échanger ensemble sur le projet de loi visant à permettre « l’aide active à mourir » pour mieux en saisir ensemble les enjeux et les dangers et pouvoir exprimer nos convictions sur l’accompagnement des personnes en fin de vie. Pour nous aider dans notre démarche, nous serons accompagnés d’un médecin en soins palliatifs qui pourra nous présenter le contenu du projet de loi et les enjeux qu’il représente pour l’exercice de sa mission.

Cette assemblée paroissiale aura lieu le mercredi 15 mai de 20h30 à 22h30 à la Maison paroissiale de Saint Médard en Jalles. Vous y serez tous les bienvenus !

P. Clément Barré+     

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