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L’édito n°701 : « MIGRANTS ET EXILÉS, TÉMOINS D’ESPERANCE(S) ? »

Publié le 6 mars 2025

Chaque année le Service Diocésain de la Pastorale des Migrants organise une journée de rencontre et de réflexion sur la question très actuelle et infiniment complexe des migrations. Cette année, cette rencontre diocésaine aura lieu dans nos murs, à la Maison Paroissiale de Saint Médard le samedi 15 mars. Le thème qui a été choisi est en lien avec l’année jubilaire : Migrants et exilés, témoins d’espérance(s) ?

Nous savons à quel point le sujet des migrants peut être sensible et clivant dans notre société et même au sein de l’Église. D’où l’intérêt de s’écouter et de se parler. Car en Église, nous avons la conviction profonde qu’il est possible de se parler de choses compliquées, à condition de s’écouter et de mettre de côté les discours simplificateurs. Il est de fait indispensable de se former pour mieux saisir la complexité des enjeux migratoires.

La question qui est posée comme thème de cette journée, nous invite à décaler notre regard et à nous demander si les migrants et les exilés pourraient être perçus aussi comme une espérance et non d’abord comme une mauvaise nouvelle, comme une chance plutôt que comme un fardeau. Alors que l’air du temps et le sentiment grandissant d’insécurité ont tendance à nous rendre de plus en plus méfiants vis-à-vis de ceux qui cherchent à venir vivre dans notre pays, il pourrait être intéressant de déplacer la question et de se demander en quoi nous pourrions voir les migrants comme une opportunité. Cette question est posée comme un espace de dialogue.

Le pape François, dans une lettre adressée aux évêques des États-Unis le 10 février 2025, a précisé un point fondamental de la doctrine chrétienne concernant les migrants. Tout en affirmant le droit des États à réglementer les flux migratoires et à se protéger des agressions extérieures, il rappelle qu’il faut « considérer la légitimité des normes et des politiques publiques à la lumière de la dignité de la personne et de ses droits fondamentaux, et non l’inverse ».

Contre l’argument souvent entendu qu’il serait normal d’aimer ses proches avant d’aimer les lointains, le pape François rappelle que « l’amour chrétien n’est pas une expansion concentrique d’intérêts qui s’étendent peu à peu à d’autres personnes et d’autres groupes ». Pour le dire autrement, l’amour chrétien part d’un centre qui n’est pas l’individu et son intérêt particulier mais Dieu lui-même : c’est un amour qui nous décentre sans cesse de nous-mêmes et nous apprend à regarder toute personne comme un frère ou une sœur. Entre le droit des pays à réglementer les flux migratoires et l’affirmation de l’absolue dignité de tout être humain, voici donc ouvert l’espace d’un débat qui pourrait être fructueux et nous aider à sortir de positionnements simplistes et réducteurs.

Pierre Alain Lejeune

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