À venir

Fermer la recherche

L’édito n°689 ‘A propos du mobilier liturgique de Saint Aubin’

Publié le 13 décembre 2024

Il est apparu, lors de nos réunions en Équipe d’Animation Pastorale et avec le Conseil Pastoral, que le projet du nouveau mobilier liturgique de Saint Aubin nécessitait quelques éclaircissements. De fait, plusieurs d’entre vous ont le sentiment d’avoir découvert le projet sur le tard, le budget étant déjà fixé et la commande passée. D’autres personnes ont pu paraître choquées par une telle dépense. C’est à ces réactions que je voudrais apporter quelques réponses.

Concernant le processus de décision, ce projet n’est pas nouveau puisqu’il a été initié par Serge Ricaud, mon prédécesseur, qui a réalisé lui-même la maquette qui sert toujours d’autel aujourd’hui. Ce projet a été repris par une équipe ad hoc depuis 4 ans, puis débattu avec le Conseil Pastoral avant d’être voté par le Conseil Économique. Ce n’est qu’au printemps dernier qu’une communication plus large a été faite, au moment où nous arrivions à la dernière phase. Peut-être aurait-il été préférable de le faire plus tôt, en effet, mais les instances de décision d’une paroisse ont précisément pour mission de décider pour tous, car on ne peut porter un tel projet en grande assemblée.

Certains ont été surpris que la souscription ne soit lancée qu’après la commande, laissant penser que les paroissiens étaient mis devant le fait accompli. C’est sur ce point que la communication n’a pas été assez précise. En réalité, le Conseil Économique a validé ce budget comme pouvant être assumé entièrement par les finances paroissiales. L’appel au don a été proposé comme une belle manière de permettre à tous ceux qui le veulent de participer personnellement à ce projet.

Enfin, se pose la question du coût : 28.200€. Certains trouvent ce prix trop élevé. La Commission Diocésaine d’Art Sacré ainsi que l’économe diocésain estiment, quant à eux, que c’est un coût très raisonnable pour un tel projet. Mais prenons un peu de recul. En réalité, c’est le prix d’une petite voiture neuve. Nous sommes prêts à payer ce prix pour une voiture qui, en 15 ans, aura perdu toute sa valeur, et nous ne serions pas prêts à une telle dépense pour un mobilier liturgique qui s’inscrit dans le temps séculaire de l’Église ? Pour un autel qui représente le centre de notre vie paroissiale, le lieu où le Christ en offrant sa vie, nous donne de vivre de Sa vie ?

En fait, cette question rejoint un débat vieux comme le monde puisqu’elle fut posée à Jésus. Lorsqu’une femme verse un parfum de grande valeur sur la tête de Jésus, certains s’offusquent en dénonçant le gaspillage d’un argent que l’on aurait pu donner aux pauvres. Jésus répond : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous mais moi, vous ne m’aurez pas toujours » (Mt 26,11). Si depuis des siècles, les hommes ont dépensé tant d’argent pour faire de belles choses qui, aux yeux du monde, ne rapportent rien, si l’on a dépensé des millions d’euros pour rebâtir la cathédrale Notre Dame, c’est parce que nous sentons bien que se joue là quelque chose d’essentiel à notre vie et à notre humanité. Le jour où les hommes ne feront plus qu’assurer leur survie et leurs besoins vitaux, alors cela en sera fini de l’humanité. Ne nous laissons pas emprisonner dans une logique comptable qui est celle de notre monde et continuons à consacrer une partie de nos ressources à ce qui nous rapproche de Dieu et nous conduit à le louer.

En cela, ce nouveau mobilier liturgique constitue un événement majeur pour notre paroisse puisqu’il rejoint le cœur de notre foi en Jésus Christ. Et si ce projet a été discerné et mené par quelques-uns au nom de tous, c’est ensemble que nous devons accueillir ce don de Dieu qui nous est fait.

Pierre-Alain Lejeune

« * » indique les champs nécessaires

Hidden
Hidden