Ce dimanche, avec le temps de l’Avent, commence une nouvelle année. La forme cyclique de l’année liturgique pourrait nous donner l’impression que c’est toujours pareil, que nous revivons continuellement la même histoire… En vérité, il s’agit pour nous, chaque année, d’entrer plus profondément dans le mystère du Christ ; nous nous remettons en route, de l’Avent au Christ Roi, pour que peu à peu notre vie tout entière s’imprègne de la vie de Jésus, pour que sa vie infuse en nous…
Or, comme vous le savez, cette année 2025 est une année jubilaire, comme c’est le cas tous les 25 ans. Fidèle à la tradition biblique, l’Église nous invite chaque année sainte à renouveler notre foi et notre joie de suivre le Seigneur Jésus. Cette année jubilaire a été placée par le pape François sous le signe de l’espérance. Nous aurions bien des raisons de désespérer face aux événements du monde : lorsque chaque semaine apporte son lot de mauvaises nouvelles, comme espérer ? Mais justement, comme nous l’écrivent nos évêques dans la lettre qu’ils nous adressent : « c’est quand les temps sont difficiles que nous avons la belle mission d’être des pèlerins d’espérance ».
Car l’espérance chrétienne, ce n’est pas un optimisme béat ou le vague espoir de lendemains qui chantent. L’espérance se situe à un autre niveau que l’espoir. Celui qui entretient un espoir peut dire précisément ce qu’il attend : la guérison, la réussite, la résolution d’un conflit, etc. En revanche, celui qui est dans l’espérance ne sait pas vraiment ce qu’il espère, mais il espère ! Il sait que l’horizon de l’avenir est ouvert, quoiqu’il arrive. Et même lorsque tout espoir est perdu, il est encore dans l’espérance !
Il ne faut pas s’y tromper : l’espérance chrétienne n’est pas un manque de lucidité sur la situation réelle et parfois dramatique du monde. Il ne s’agit aucunement de vivre dans une sorte de bulle hors sol, loin de cette vie. Bien au contraire. Mais la vertu de l’espérance donne de voir plus loin, de garder les yeux ouverts sur un horizon plus vaste, plus grand que notre monde. L’espérance est « comme une ancre sûre et solide pour l’âme ; elle entre au-delà du rideau, dans le Sanctuaire » (Hb 6,19). Elle est comme une ancre solidement plantée dans le cœur de Dieu.
Ce temps de l’Avent dans notre paroisse sera éclairé par cette promesse de Dieu : « Je vous donnerai un avenir et une espérance » (Jr 29,11). Ces mots du livre de Jérémie sont inscrits sur la carte de Noël que chacun de nous pourra porter à un proche, un voisin, un ami à qui il voudrait transmettre quelque chose de cette espérance de Noël. Plus que jamais, notre monde a besoin de cette lumière qui brille dans la nuit. Et pour nous, cet avenir et cette espérance portent un nom : Jésus.
Pierre-Alain Lejeune