Ce dimanche 29 septembre est la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié. Notre Église nous invite à faire nôtre cette préoccupation majeure de notre temps : le sort des hommes, des femmes et des enfants qui doivent quitter leur pays pour fuir la guerre ou la famine.
Dans la paroisse des Jalles, depuis plusieurs années, nous nous efforçons d’aider les migrants qui se présentent à nous. Nous avons rencontré beaucoup d’échecs, nous nous sommes heurtés à bien des obstacles et bien des peurs ; pourtant, il me semble essentiel que nous n’abandonnions pas cet engagement.
Peut-être vous demandez-vous pourquoi donner tant d’importance à ce sujet pourtant politiquement si clivant ? Pourquoi notre pape François insiste-t-il autant sur ce thème qui cristallise tant de divisions ? Précisément parce qu’il s’agit d’un marqueur fondamental de notre foi chrétienne. Saint Paul nous rappelle que nous sommes citoyens des cieux, seulement de passage, toujours étrangers sur cette terre. Il nous prévient : à trop nous attacher à notre terre nous pourrions manquer le ciel…
Dans le visage de celui qui a dû quitter sa terre, nous devons reconnaître non seulement le visage du Christ lui-même, mais aussi comme une icône de notre Église en marche. Celui qui n’est chez lui nulle part, nous parle de ce qu’est l’Église en vérité : un peuple en exode sur une terre étrangère, en marche vers sa vraie patrie. Nos richesses pourraient nous entretenir dans l’illusion d’une fausse sécurité ; dans sa fragilité et sa vulnérabilité, l’étranger nous rappelle quelque chose de notre propre fragilité. Que Dieu nous garde de devenir propriétaires de cette partie du monde que nous n’avons reçue que temporairement.
Bien sûr, la régulation des flux migratoires est nécessaire et ce n’est pas à l’Église de légiférer sur ce sujet ; ce sont nos élus qui doivent assumer ces choix politiques. Chacun son rôle. Mais l’Église ne peut pas déserter la place qui est la sienne : redire sans cesse notre devoir d’humanité envers ceux qui sont étrangers dans notre pays, continuer de marcher avec nos frères et sœurs migrants vers la demeure éternelle.
Pierre-Alain Lejeune
Prière du Pape François pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié
Dieu, Père tout-puissant
nous sommes ton Église pèlerine
en chemin vers le Royaume des Cieux.
Nous habitons chacun dans nos pays
mais comme si nous étions des étrangers.
Toute terre étrangère est notre patrie,
mais toute patrie est pour nous une terre étrangère.
Nous vivons sur la terre,
mais nous sommes citoyens du ciel.
Ne nous laisse pas devenir les propriétaires
de cette partie du monde
que tu nous as donnée comme demeure temporaire.
Aide-nous à ne jamais cesser de marcher,
avec nos frères et sœurs migrants
vers la demeure éternelle que tu nous as préparée.
Ouvre nos yeux et nos cœurs
pour que chaque rencontre avec ceux qui sont dans
le besoin
devienne une rencontre avec Jésus,
ton Fils et notre Seigneur.
Amen.
Pape François